Adoption d’un enfant à grands besoins

Adoption d’un enfant à grands besoins

Adoption d’un enfant à grands besoins – Définition

Un enfant à grands besoins se définit comme un enfant comportant un de ces types de particularités :

  • Un handicap (moteur, sensoriel, mental ou esthétique)
  • Une maladie chronique transmissible
  • Une maladie chronique non-transmissible
  • Une affection curable médicalement ou chirurgicalement
  • Des antécédents ayant potentiellement des répercussions négatives sur la santé

Le projet d’accueil d’un enfant à grands besoins doit avoir été réfléchi dans un esprit de disponibilité puisque, bien souvent, des prises en charge seront nécessaires pour l’enfant. Également, pour limiter les difficultés ou les échecs, sont nécessaires : une évaluation approfondie de l’adoptabilité des enfants autant qu’une préparation spécifique des adoptants. Celle-ci doit tenir compte de leur capacité d’accueil en fonction de leur projet, du temps dont ils disposent, de leurs conditions de vie, des facilités d’accès aux professionnels ou institutions, ainsi que du regard et du soutien de leurs familles et de leur voisinage.

La définition du projet d’adoption se fait donc lors d’un entretien avec un médecin spécialisé en adoption internationale, lequel pourra prodiguer aide et conseils. Cette étape doit largement prendre en considération la capacité à accueillir et assumer un handicap ou une maladie; elle passe par l’évaluation du niveau de gravité de la/des pathologie(s) que les adoptants acceptent de prendre en charge. Le temps dont ceux-ci disposent au quotidien, l’aide professionnelle et l’environnement médical qui leur sont accessibles doivent être pris en considération.

Pour ce type d’adoption, les dossiers sont priorisés selon les besoins. La proposition transmise par nos pays d’origine est toujours bien documentée d’un point de vue médical. Il importe toutefois d’être conscient du fait que le rapport médical n’est jamais exhaustif, qu’il reflète l’état de l’enfant au moment de sa rédaction et ne peut indiquer que les affections repérables au moment de l’examen (selon l’âge et l’histoire de l’enfant, la grossesse, l’accouchement, les antécédents avant et après son recueil, l’expression de la maladie ou du handicap)… et que l’on ne peut tout dépister. Le couple a le choix de refuser la proposition. Les postulants ayant ouvert un dossier avec l’organisme au niveau d’une adoption à besoins particuliers et n’ayant pu obtenir une évaluation psychosociale positive, ont droit à un remboursement complet des frais d’inscription, prévu au contrat.

adoption d’un enfant à grands besoins à Madagascar

Madagascar

  • Enfant atteint de fente palatine et/ou fente labiale
  • Enfant avec un handicap physique
  • Enfant ayant un retard intellectuel
  • Enfant souffrant de malnutrition sévère
  • Enfant souffrant de retard de développement langagier, cognitif, moteur
  • Enfant ayant contracté le sida
  • Enfant plus âgé et fratries
adoption d’un enfant à grands besoins à Taïwan

Taïwan

  • Enfant né d’une mère ayant fait utilisation de drogue
  • Enfant né d’une mère souffrant de léger retard intellectuel, ou ayant lui-même un retard intellectuel
  • Enfants atteint d’épilepsie
  • Enfant atteint de retard de développement ou des troubles langagiers / cognitifs / moteurs
  • Enfant avec trouble de la vision
  • Enfants ayant un trouble du déficit de l’attention
  • Enfants plus âgés et fratries
adoption d’un enfant à grands besoins - Thaïlande

Thaïlande

  • Enfant atteint de fente palatine et/ou fente labiale
  • Enfant atteint d’un handicap physique (membre manquant)
  • Enfant ayant un retard intellectuel
  • Enfant présentant un retard de développement langagier, cognitif, moteur
  • Enfant ayant contracté le sida
  • Enfants plus âgés et fratries
Adoption d’un enfant plus âgé ou d’une fratrie

Adoption d’un enfant plus âgé ou d’une fratrie

Le projet d’accueil d’un enfant plus âgé ou d’une fratrie doit avoir été réfléchi dans un esprit de disponibilité et une aptitude à se décentrer de soi-même puisque, bien souvent, des prises en charge seront nécessaires pour l’enfant, notamment en raison des fréquentes privations socio-affectives et autres retards de développement psychomoteur et/ou langagier. Ces prises en charge seront à prévoir, dans toute la mesure du possible, à proximité du domicile puisqu’elles nécessiteront disponibilité, déplacements et présence régulière et répétée pour une certaine durée. Cette prise en charge a des effets dans la vie quotidienne avec l’enfant; d’où l’importance d’une telle proximité.

Les défis

Adopter une fratrie, c’est accueillir deux, voire trois ou quatre enfants issus d’une même famille biologique ou, tout au moins, de la même mère. Parfois, il arrive que ces enfants n’aient pas de vécu en commun s’ils ont été placés dans des structures d’accueil différentes jusqu’à l’adoption. Ces enfants ont, pour la plupart, une histoire lourde et complexe. Ils ont été retirés du foyer familial par les services sociaux pour négligence, maltraitance d’ordre psychologique ou physique. L’appartenance à une fratrie fait de l’adoption des enfants une particularité dont les adoptants doivent bien mesurer, à l’avance, l’engagement qui s’y attache. L’adoption simultanée de plusieurs enfants dans une famille bouleverse la place de chacun.

adoption d’une fratrie

Une fratrie (déjà plus ou moins avancée en âge) place les parents devant des situations pouvant s’avérer problématiques, par exemple:

  • La place de l’aîné est centrale puisqu’il a souvent pallié l’absence de la mère biologique auprès de ses frères et sœurs. Ceci l’amène à refuser de céder ce rôle à sa mère adoptive, à ne pas se laisser aller à redevenir un enfant, lui que la vie a très vite «parentalisé ». Il est bon pour les parents adoptifs de reconnaître la qualité de ses actes tout en indiquant à l’enfant que, désormais, il y a des parents pour prendre la responsabilité des plus petits, que ce rôle ne lui incombe plus.
  • Les enfants, qui arrivent en fratrie déjà composée, peuvent ensemble parler leur langue maternelle puisque celle-ci peut être considérée comme un élément sécurisant. La persistance de la langue maternelle peut parfois retarder l’acquisition de la nouvelle langue, renforcer la nostalgie de la famille biologique ou du pays d’origine ou même être utilisée pour faire « bloc » contre la nouvelle famille.
  • Quand les enfants qui arrivent en fratrie ont été négligés, abandonnés, abusés sexuellement, marqués par la drogue, la délinquance ou le vol, ils peuvent continuer, une fois adoptés, à voir ressurgir leurs souvenirs traumatiques; ce qui se traduit par l’adoption de comportements inadaptés les uns avec les autres, ce qui peut perturber l’attachement et épuiser les parents.
  • L’un des enfants de la fratrie peut apprivoiser et séduire tandis que l’autre ou les autres peut (vent) rejeter les parents adoptants.
  • Les fratries recomposées peuvent rencontrer des problèmes de jalousie sévère, chaque enfant désirant ses parents pour lui seul et voulant que l’attention familiale se concentre sur lui exclusivement.
  • Les enfants ayant été placés en institution avant leur adoption ont souvent un caractère dominant. Les frères et sœurs déjà au foyer peuvent être bousculés quand les enfants de la fratrie adoptée établissent leur position dominante dans la famille (rivalité, jalousie, formation de clan). Il faut alors apprendre aux autres enfants de la famille les moyens de défendre leur espace personnel.
  • Les disparités d’âge au sein de la fratrie ou la disponibilité des parents peuvent aussi être un enjeu.

Ce qu’il faut savoir

Que ce soit l’accueil d’une fratrie ou d’un enfant plus âgé, il est important de s’attarder à son histoire et ses conditions de vie antérieure, qui doivent être cohérents (chronologie des dates, développement psychomoteur et staturo-pondéral), à l’évaluation des risques quant à la santé physique, mentale, intellectuelle, émotionnelle et relationnelle et aux possibilités de prise en charge des troubles éventuels (rééducation, traitement médicamenteux ou chirurgical, prothèse) et aux perspectives d’évolution de son état de santé.

Les informations que les parents pourront recueillir leur permettront d’avoir une meilleure compréhension des attitudes de l’enfant lors de leur rencontre. Ces informations leur seront des indices indispensables pour s’ajuster au mieux à l’enfant et à ses besoins durant cette période très sensible où il peut se sentir vulnérable.

Recueillir des informations sur l’expérience relationnelle de l’enfant

  • A-t-il vécu de nombreuses ruptures et séparations ? Pour quelles raisons ?
  • Quelle était la qualité des relations avec les personnes qui ont compté pour lui ? Mère de naissance, membres de la famille, nounou(s)…

Recueillir des informations sur l’histoire de l’enfant

  • Dans quelles conditions a-t-il été recueilli ?
  • Existe-t-il des objets, des vêtements qui lui appartenaient avant son placement ?

Recueillir des informations sur les conditions de vie de l’enfant, de son quotidien

    • Rythme des routines (les repas, le coucher, les temps de jeux, …) ?
    • Comment l’enfant a-t-il eu l’habitude d’être lavé (douches ? bains ? lingettes ?) ?
    • Comment dort-t-il ? Seul ou avec plusieurs enfants dans la pièce ?

Si l’enfant a vécu en institution, avait-il l’habitude de sortir de l’établissement ?

Recueillir des informations concernant la préparation de l’enfant

  • De quelle qualité de préparation l’enfant a-t-il pu bénéficier ?
  • Lui a-t-on expliqué ce que signifiait l’adoption ? Qui lui en a parlé ?

L’apprentissage scolaire

À l’arrivée de l’enfant, celui-ci est en état constant d’hyper vigilance. Il manifeste une anxiété constante pour tout. Il a des angoisses. Il est irritable. Il se met facilement en colère. Il a des troubles du sommeil, des difficultés de concentration. On comprend que, dans ce cas, il lui est impossible de faire des apprentissages scolaires dans de bonnes conditions. La priorité est donc déjà de le sécuriser et qu’il puisse retraiter son traumatisme par différents moyens: parole, dessin, modelage, corps, avec quelqu’un de compétent.

Une fois l’urgence vitale désamorcée, prenez le temps. Le facteur temps dans le déroulement de la scolarité Cette notion a souvent été abordée, surtout pour les enfants âgés venant d’autres cultures. Il s’agit de laisser à l’enfant qui arrive dans sa famille la possibilité de faire la découverte de ses nouvelles relations, faire sa place, faire le deuil de ce qu’il vivait pour se construire et s’adapter d’abord à sa famille. Ce moment n’est pas une perte de temps : c’est une condition nécessaire pour que l’enfant assimile ses nouveaux repères. Les stimulations devraient être apportées, non pas tant au niveau intellectuel, ce qui n’est alors pas prioritaire, mais plutôt dans le domaine de la sensorialité, base du système émotionnel et motivationnel. Il faut lui redonner le plaisir de faire, de se développer, d’expérimenter d’abord en réalisant avec lui les tâches du quotidien, le tout dans le rire et la tendresse, avant de le laisser faire par lui-même.

Respecter le rythme de l’enfant

Des difficultés d’apprentissage plus importantes, notamment en relation avec des difficultés linguistiques souvent doublées d’un manque de stimulations précoces, peuvent se répercuter au niveau scolaire. Les enfants ayant subi des traumatismes psychologiques (outre celui de l’abandon) dans leur enfance ou leur petite enfance (décès d’un ou des deux parents, sévices sexuels, violence physique…) présentent fréquemment des difficultés psychologiques qui ont un retentissement sur l’apprentissage en milieu scolaire.

  • Les progrès de l’enfant ne seront pas en courbe croissante continue. Il y aura des avancées et des reculs. C’est normal. Patience !
  • L’attachement réciproque parent/enfant met parfois beaucoup de temps à se construire. C’est normal, vous êtes au départ complètement étranger l’un à l’autre. La construction d’une histoire commune faite de joies et de confiance se fait petit à petit malgré et à travers les frustrations et les contraintes. Patience !
  • La scolarisation se fera à son rythme. Ne vous laissez pas avoir par tous ceux qui voudront que votre enfant rattrape vite sa classe d’âge. Patience !

Il n’est pas bon d’attendre qu’un problème se pose pour échanger avec l’enseignant. Les parents peuvent prendre contact avec lui pour communiquer les informations susceptibles de faire comprendre l’histoire de l’enfant. Il s’agit de donner des éléments pour que l’enseignant puisse décoder le comportement, les attitudes de l’enfant puisqu’il est le premier interlocuteur dans l’école et est aussi l’adulte référent pour l’enfant dans la classe.

Comment sécuriser l’enfant ?

Au moment de son entrée dans la nouvelle école, choisir des activités avec lesquelles l’enfant peut faire un lien avec ce qu’il connaît déjà ou dans lesquelles il excelle. Ceci afin d’obtenir une sécurisation plus grande ! Ce peut être l’éducation physique, les arts plastiques, même les mathématiques !

Les moments de récréation peuvent aussi être choisis comme des temps d’introduction à l’école, si l’enfant est à l’aise dans un grand groupe, pour des activités libres, et n’est pas gêné par le bruit ou le relâchement de la présence de l’adulte.

RÉFÉRENCE: Document de l’Agence Française de l’Adoption (AFA) et Enfance et Familles d’Adoption (EFA)

Besoin de plus d’information, de soutien ou prêt à entreprendre des démarches?

Si le projet vous intéresse, vous pouvez communiquer avec la responsable de pays qui pourra vous guider selon les profils des enfants. Prenez note qu’il est encore plus important pour ce projet de parfaire vos connaissances en adoption en vous munissant de formations à ce propos. Nous sommes en mesure de vous donner des références.